Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
4... heu 5 Corson en vadrouille
9 mai 2008

09/05/08 Version Xavier

Deuxième jour de travail, et déjà un premier déplacement professionnel pour Xavier : départ en équipe et en gros pick-up 4*4 Ford bien climatisé avec la responsable financière et le chef de projet à 06:30 vers Takeo (au sud de Phnom Penh) pour l’inauguration d’un centre de santé. Je ne peux que confirmer que les Cambodgiens conduisent n’importe comment, même les chauffeurs professionnels et gouvernementaux…

Autant dans Phnom Penh, la différence avec la Thaïlande est légère (1 à 2°C de plus, population un peu plus foncée de peau, visages plus ovales, écriture aussi opaque à nos yeux d’Européens avec un peu plus de français sur les panneaux, un peu plus d’ordures dans les rues, des immeubles un peu moins denses et moins hauts), quand on quitte l’agglomération, on entre dans un autre monde : végétation très verte mais plus disséminée et petite, terrains beaucoup moins exploités, très poussiéreux, maisons isolées principalement en bois sur pilotis, énormément de personnes inoccupées à attendre sous les maisons et d’enfants à jouer dans les flaques au bord de la route. C’est la fin de la saison sèche et chaude. Les vaches sont d’une maigreur terrifiante, les poulets sont minuscules, je n’ai pas vu de cochons mais je comprends qu’il n’y ait que des os dans les plats qu’on nous sert au restaurant !

L’inauguration est une grande cérémonie, avec présence et discours du gouverneur de la province et du secrétaire d’état à la santé. Je suis dans la tribune officielle bien sûr, en tant que « GRET representative », au dernier rang vu qu’on est arrivé en retard, mais je suis facile à repérer : je suis le plus pâle, de très loin ! Un seul autre occidental : le responsable régional de la Croix Rouge Suisse, précédemment en charge des soins dans cette province très longtemps « oubliée », 17 ans de présence au Cambodge.  En face, des habitants des 14 villages couverts par le Centre de Santé (au moins 180 personnes, sur leur 31 bien sûr, ministre oblige !).

J’assiste à près de 2h de discours dans un micro avec ampli et haut-parleur au bout d’une longue perche comme dans « Apocalypse Now », datant d’ailleurs de la même époque que la guerre du Vietnam, avec des tentes pour protéger du soleil l’assistance, distribution d’eau et de lingettes dans la tribune officielle.

A la fin des discours, remerciements pour tous les officiels (même moi), je fais l’objet d’un trait d’humour du secrétaire d’état parce que je ne me lève pas assez vite quand il nomme le GRET (petit problème de niveau en khmer), inauguration avec découpage de ruban, remise de cadeaux (Tshirts, paréos, cahiers, stylos, lunettes…) et visite du centre : 6 pièces dans une baraque carrée en béton, légèrement surélevée. Un peu de matériel de base (fourni par le gouvernement : les médicaments sont distribués gratuitement, seules les actes médicaux sont payés par les patients), une équipe médicale assez importante (8 à 10 personnes) car le centre est censé être ouvert 24/24, 7/7.

Serrage de main, questions en khmer du secrétaire d’état sur mon rôle auxquelles le chef de projet répond directement, et on repart en moto, moi derrière le responsable local du GRET, direction un autre centre de soin, puis finalement arrivée au bureau de SKY pour le district. A part sur la route par laquelle nous sommes venus de la capitale, aucune trace de goudron sur la terre rouge (mais quelques cailloux) : on pourrait parler de piste, s’il n’y avait pas autant de monde dessus !

Un petit mot sur la moto : il s’agit d’un scooter 125 cm3 Suzuki, avec une carrosserie en plutôt bon état tatouée « SKY », mais sans rétroviseur, sans phare ni clignotant, dont les compteurs de vitesse et de distance sont hors service. Et ça se conduit évidemment sans casque, à fond, avec le doigt sur le klaxon.

Un repas terrible s’ensuit, dans un boui-boui parfaitement insalubre et tout-à-fait normal dans le paysage, avec la totale : la poussière, les mouches, les moustiques, la nappe en toile cirée il y a une vingtaine d’années au moins, pas d’eau en bouteille (on boit du thé, donc de l’eau bouillie, … versé sur des glaçons, donc de l’eau pas bouillie du tout, et une espèce de suc de plante extrait à l’aide d’une machine composée de deux cylindres, avec évidemment des glaçons).

Finalement, je survis très bien, la nourriture est bonne, il suffit de chasser les mouches d’une main pendant qu’on ne regarde pas de trop près ce qu’on mange. Nous avons fait un festin pour 3 personnes avec 6 plats et moins de 3 US$. Mais je ne m’y aventurerais pas seul de sitôt ! Et d’ici à y emmener ma femme un jour, voire les filles…

Petit entretien avec le responsable local, grâce aux traductions du chef de projet, récupération de notre 4*4 avec chauffeur, retour à fond la caisse et le klaxon vers Phnom Penh.

Publicité
Publicité
Commentaires
4... heu 5 Corson en vadrouille
Publicité
4... heu 5 Corson en vadrouille
Derniers commentaires
Publicité